Le WTC
7 était une tour située à moins de 150 m des
deux tours jumelles et qui s'est elle aussi écroulée,
mais bien après WTC1 et WTC2. Elle comportait 48 étages.
Elle n'a pas été
touchée par les avions mais par les débris dus à
la chute des deux autres tours. Il s'en est suivi un incendie qui
a été abandonné au bout de deux heures par
les pompiers.
C'est la dernière
marotte des conspirationnistes car cette tour n'a pas été
touchée par un avion et l'incendie qui s'est déclaré
à l'intérieur est qualifié de "mineur"...
De plus, les dernières
secondes de l'effondrement sont montrées comme étant
des 'preuves' d'une démolition contrôlée de
la tour.
Ceux qui affirment que
le feu était 'mineur' dans la tour 7 sont d'aimables plaisantins
!
Et Richard Gage en est bien
sûr la tête de proue. Plus à une ineptie près,
il affirme même que la fumée qui sort du WTC7 est due à
une pression... négative !!! Pour ceux qui voudraient voir comment
nier l'évidence en inventant des théories fumeuses, voir
la vidéo suivante à la 5ème minute... http://www.youtube.com/watch?v=kMr3ZSL6l-4
C'est bien toute la façade
Sud qui a été éventrée lors de l'effondrement
de la tour WTC1 et qui est en feu !!!!! 7 heures de feu... De plus, suite
à l'effondrement des tours jumelles, les protections actives étaient
inopérantes (circuit d'eau coupé), les protections passives
(flocage, plaques de plâtre...) ne pouvaient donc que retarder
l'échéance.
Le bâtiment en proie
aux flammes sur plusieurs étages, la structure ne pouvait plus
résister très longtemps. Les pompiers sont donc sortis en
raison des risques d'effondrement : c'est eux-mêmes qui le racontaient
en quittant le building...
UNE DEMOLITION CONTROLEE ?
Les partisans du complot
nous disent que cet effondrement était préparé,
programmé et que c'est pour cela que les pompiers sont sortis.
Ils s'appuient pour cela sur le mécanisme d'effondrement
de la tour qui dans son aspect, c'est vrai, ressemble beaucoup à
une démolition contrôlée. Pour eux, elle est
tellement "parfaite" que cela ne fait aucun doute : sur
la vidéo de droite Danny Jovenko un spécialiste de
démolition de bâtiments est catégorique !
Mais cette démolition
si réussie n'est qu'une impression...
La vidéo qui
suit détaille le processus d'effondrement. Ce qui est intéressant,
c'est la séquence située à 3 minutes... Il
est possible d'y voir que la chute est loin d'être parfaite
!
Comme
l'un des 3 portiques rigidifiant la structure cède en premier
sous l'effet de l'incendie, un premier pan de l'immeuble s'effondre.
Une redistribution des charges à l'intérieur conduit
à la ruine des autres portiques et c'est tout l'immeuble
qui s'effondre mais 6 à 7 secondes APRES !!... Cela ne s'est jamais vu dans de la démolition "contrôlée".
Cette démolition n'était pas si "superbe"
que ça !!
D'ailleurs, cette vidéo
gênante est bien sûr écartée par les conspirationnistes
: soit on ne la montre pas, soit on sqeeze l'effondrement initial,
comme Richard Gage dans sa maintenant très célèbre
interview...
Quant aux "pouf",
"pouf", pouf" (sur les derniers étages)
considérés comme des explosions par Richard Gage
ce sont tout simplement des vitrages qui éclatent sous
l'effet, soit de la déformation du bâtiment qui a
amorcé sa descente, soit de l'onde de choc de la rupture
des premiers étages.
Ce qui est bizarre,
c'est que la démolition contrôlée part du
bas, génère des explosions sur les derniers étages,
et entre les deux ? rien...
Car, effectivement,
la ruine du WTC7 est très différente de WTC1 et
WTC2. Alors que les tours jumelles se sont effondrées par
le haut, le troisième building a cédé d'en
bas, là où se trouvaient les trois raidisseurs en
acier (voir plus loin). Comme le feu a été laissé
à l'abandon plusieurs heures, il n'est pas étonnant
que ces portiques aient cédé pour les raisons que
nous avons déjà évoquées.
Et cet abandon est
bien compréhensible : contrairement aux deux autres tours,
les secours ont eu le temps d'évacuer le building. Il n'était
donc plus question de risquer d'autres vies alors que les secours
s'activaient sur les ruines des deux tours jumelles...
EXPLICATION DU MODE DE RUINE
Une explication du mode d'effondrement peut
être donnée en étudiant la structure du bâtiment...
L'une des particularités
du WTC7 résidait dans sa structure porteuse, très loin d'être
simple du point de vue du report de charges. En effet, le WTC7 a été
édifié juste au dessus de la "Con Ed Substation",
c'est à dire une station de production d'électricité
de le compagnie Con Edison.
Les deux bâtiments
n'ayant pas été faits en même temps, des fondations
supplémentaires avaient été réalisées
lors de la construction du premier bâtiment en prévision
de la future tour. Or, suite à la modification du cahier des charges
concernant l'emprise au sol et la hauteur du WTC7, les fondations initialement
prévues n'étaient plus suffisantes (en vert sur la première
figure) et d'autres ont donc été ajoutées (en bleu).
Le problème de cet
agrandissement de l'emprise au sol, c'est que les colonnes régulièrement
réparties sur la surface du bâtiment et destinées
à reprendre les charges (les H sur la figure qui suit) ne coïncidaient
plus avec certaines des fondations existantes.
C'est pourquoi les ingénieurs
ont été contraints de réaliser de grands portiques
(Truss, Girder) permettant de transférer les charges des colonnes
régulièrement espacées à partir du 8ème
étage vers les fondations préalablement réalisées
(ellipses orangées et grisées sur la figure qui suit).
Ce transfert
de charges s'opérait entre le 5ème et le 7ème
étage comme on peut le voir sur la figure ci-contre donnant
le schéma structurel en perspective.
Il faut reconnaître que ce genre de poutres
complique passablement la distribution et l'équilibre des
charges.
De plus, il faut bien voir que la défaillance
d'une seule de ces structures remet en cause la distribution des
charges pour tout un pan de bâtiment.
Compte tenu de l'incendie, entretenu notamment
par la présence de cuves de fioul destinées à
alimenter les générateurs d'électricité
à l'intérieur de la tour (voir la 3ème vidéo
au-dessus), la température a dû fortement monter. Comme
cela a duré plusieurs heures, et sans plus aucune intervention
des pompiers, les protections incendie n'ont fait que retarder l'échéance
et certains éléments, notamment ceux sollicités
en compression ont cédé.
La cause de la ruine est donc exactement
la même que celle des tours 1 et 2 (chute des caractéristiques
mécaniques de l'acier sous l'effet de la chaleur), mais le
mécanisme de l'effondrement a été différent.
En analysant les vidéos
disponibles de l'effondrement il est probable que ce sont les portiques
1 et 2 qui ont cédé en premier (chute de la terrasse Est)
puis le 3. En effet, l'effondrement s'est produit en deux temps : d'abord
en interne avec les terrasses, puis la structure externe.
La ligne de brisure observée
dans la façade lors de la chute de la structure externe passe justement
au niveau des portiques 1 et 2 ce qui conforte cette hypothèse.
Ce premier rapport de la
FEMA, a été confirmé par le dernier rapport du NIST
(Août 2008) qui a fourni des explications beaucoup plus détaillées
avec des simulations par éléments finis du bâtiment
et une modélisation précise de l'incendie.
L'un des principaux
arguments pour "prouver" la démolition contrôlée
sur le WTC7 est que la structure périphérique de
la tour est tombée, dans sa première partie d'effondrement,
en subissant une accélération équivalente
à celle de la chute libre.
Beaucoup de partisans
de la thèse du complot interne ont tenté de découper
la vidéo de l'effondrement pour évaluer cette vitesse.
Chandler, notamment, a tracé une courbe sur le même
principe que Mac Queen et Szamboti (voir FAQ).
Il obtient la courbe ci-contre.
Non seulement cette
courbe n'a rien d'étonnant, mais le Nist, lui aussi, a
obtenu dans ses évaluations des documents à disposition
une portion de chute libre (courbe immédiatement en dessous)...
Compte tenu de la
précision de calcul à partir des vidéos,
il serait sacrément osé de dire que ces deux courbes
sont en contradiction. Elles sont au contraire en très
bonne concordance (attention, l'une compte les vitesses positives,
l'autre négatives, ce qui explique la symétrie verticale
des deux courbes).
Comme ces résultats
sont effectivement très proches, certains affirment même
que le Nist a "arrangé" ses courbes, bidouillé
voire menti pour faire coller ses simulations avec la réalité.
Je conseille à
ces personnes la lecture attentive du deuxième document
publié par le Nist sur le WTC7 et qui explique par le menu
le modèle utilisé, les résultats obtenus
et les conclusions à en tirer...
Comme, assez logiquement,
ce document pose des problèmes de lecture aux néophytes,
que ce soit sur le plan idiomatique ou technique, je vais proposer
ici quelques points saillants. Nous verrons que ces résultats
sont très réalistes pour quiconque a quelques notions
de calcul de structures.
1) Le logiciel de calcul - La méthode
Le code de calcul utilisé
est ANSYS, un logiciel de calcul très répandu et que nous
utilisons d'ailleurs dans mon laboratoire. Il permet de prendre en compte
à peu près toutes les charges possibles et imaginables sur
une structure : statique, dynamique, thermique...
Le calcul est fait en plusieurs
étapes. Après avoir modélisé la structure
dans le logiciel, le Nist a introduit les dégâts occasionnés
par la chute de la tour Nord. Ensuite, il y a eu prise en compte des effets
de l'incendie qui ont généré des ruptures de liaisons
entre poutres et colonnes. C'est cette ruine de quelques éléments
sensibles qui a fini par déclencher l'effondrement.
2) Dégâts sur la structure
Des dégâts sont apparus sur
la structure du WTC7 suite à la chute du WTC1, la tour jumelle
Nord. Ils ont été évalués à partir
des photos et des vidéos.
Ils concernent essentiellement deux zones
qu'il est possible de repérer en rouge sur les images qui suivent...
3) Modélisation des feux et conséquence
La modélisation des feux à
l'intérieur du building a aussi été un élément
important du travail.
Ces feux évoluent
: ils connaissent des pics localement puis se déplacent.
Ce qu'il faut souligner,
comme l'incendie a duré 7 heures dans l'immeuble après
avoir été laissé à l'abandon par les
pompiers, c'est que pratiquement toute la surface du plancher
a été concernée pour les étages les
plus touchés (étages 7 à 12)... (vidéos)
Or, même si
le cœur du foyer a pu se déplacer (et donc localement
la température pouvait légèrement retomber)
lorsque l'acier s'échauffe, cela se produit toujours beaucoup
plus rapidement que le refroidissement. C'est visible sur le graphique
ci-contre tiré des Techniques de l'Ingénieur
: courbe B pour le feu, courbe C pour la réponse de l'élément
en acier.
C'est donc bien tout
l'acier de l'étage, abandonné pendant 7 heures aux
flammes qui a dû subir une très forte montée
en température, même si les protections passives
étaient encore en parfait état. Comme nous l'avons
dans les Notions sur le calcul
au feu, cette protection n'est prévue que pour retarder
cette montée en température sur les 120 à
240 premières minutes, pas pour 7 heures d'incendie.
Comme nous l'avions
également déjà précisé, avec
la montée en température, l'acier peut perdre énormément
de sa résistance et de sa rigidité.
Avec la perte de
rigidité, ce sont les phénomènes d'instabilité
qui sont favorisés. C'est vrai pour le flambement
(buckling en anglais), le voilement
(local buckling ou shear buckling) mais aussi pour le déversement
(lateral-torsional buckling).
Le déversement
est une ruine de poutre observable lorsque la partie supérieur
de la poutre (soumise à de la compression) flambe. La poutre
sort alors de son plan et bascule, engendrant une sollicitation
de torsion.
Ce phénomène,
comme le flambement ou le voilement, est très dangereux
car comme toute instabilité, il conduit très rapidement
à la ruine complète de l'élément.
Vous pourrez observer
sur les photos qui suivent des poutres métalliques ayant
subi un déversement sous l'effet d'un chargement trop important
(la paille)...
Autant les poutres
directement ancrées dans le béton au moyen de connecteurs
ne risquaient pas une telle instabilité (les connecteurs,
en noir sur l'image ci-contre, stabilisant les poutres latéralement)
autant les poutres juste en dessous, soumises à de fortes
températures ont pu céder de cette façon.
C'est ce phénomène
qui a dû mettre à rude épreuve les liaisons
et a pu causer la défaillance de plusieurs de ces poutres.
Il s'en est suivi
alors un report des charges sur d'autres éléments
qui n'a fait qu'aggraver le phénomène et finalement
produire un premier effondrement interne.
4) Effondrement interne partiel
Suite à la perte de
rigidité des poutres et leur défaillance par déversement,
la longueur de flambement des colonnes (et notamment 79, 80 et 81) a fortement
augmenté. En effet, avec la perte de liaison des poutres, les colonnes
ne sont plus maintenues latéralement (cercles rouges) ce qui fait
que la longueur potentielle de flambement augmente. Or, comme cette longueur
de flambement intervient au carré dans l'évaluation de la
charge critique d'Euler, cela veut dire que si un étage ne joue
plus son rôle stabilisateur, la capacité portante d'une colonne
est divisée par 4... Deux étages diviseront la charge admissible
par 9 et ainsi de suite...
Comme on peut le voir sur
les figures ci-dessus, certaines colonnes ont pu perdre jusqu'à
8 ou 9 liaisons stabilisatrices. Il va sans dire qu'elles ne pouvaient
plus tenir. C'est pour cela qu'on a assisté à l'effondrement
de la toiture terrasse côté Est.
Ce n'est pas seulement le
local technique situé en toiture qui s'est effondré (il
n'était pas en feu d'après les images) : c'est bien l'ensemble
de la structure qui a défailli à ce endroit.
5) L'effondrement global
Les vidéos, finement
analysées, nous donnent lors de l’effondrement de la structure
externe 2,5 secondes de chute libre. Cela correspond à 30 mètres
de déplacement d’un corps solide (1/2gt²) ou encore
8 étages environ…
Autrement, dit, la façade
a chuté pendant huit étages sans rencontrer de résistance.
C'est totalement différent du phénomène observé
sur les tours 1 et 2 où nous avons vu que les chocs des planchers
déforment les courbes de vitesses (voir article MacQueen
& Szamboti et commentaires)…
Que s’est-il donc passé ?
1) Suite à l'effondrement
interne d'une partie des planchers, les colonnes extérieures n'étaient
plus tenues,
2) Un flambement de ces colonnes s'en est suivi, provoquant la chute de
la tour,
3) Il a suffi que huit planchers
(localisés sur les incendies) aient cédé dans l'effondremet
interne préalable pour qu'il n'y ait plus eu aucune résistance
sur les 2,5 premières secondes de chute qui suivaient l'amorce
de l'effondrement de la façade (Phase 1 et Phase 2 sur le graphique
vu plus haut).
C'est ce que le Nist a pu
observer numériquement avec la formation de rotules plastiques
dans la zone des incendies, très basse, à l'endroit où
le feu avait affaibli la structure (vidéos).
De plus, compte tenu du fait
que le bloc supérieur qui chute est nettement plus important que
dans le cas des tours 1 et 2, même en faisant l'hypothèse
que les planchers résistent encore, la variation de vitesse dans
ce cas est nettement moins perceptible. En effet, en écrivant la
conservation de la quantité de mouvement lors des impacts, le ratio
de perte de vitesse est de 1/40ème environ dans le cas du WTC7
contre 1/12ème pour le WTC1. Bien sûr, ce n'est pas le seul
élément qui peut ralentir la chute, mais c'est déjà
un point à prendre en compte.
CONCLUSION
Pour clore cette page, je
vous proposerai la lecture de l'avant propos
du livre de Jean Morel : Calcul des structures
métalliques selon l'Eurocode 3 - Editions Eyrolles - Janvier 1994.
AVANT PROPOS
Les
dangers de la construction métallique
En
comparaison des constructions en béton, armé ou précontraint,
les constructions métalliques exigent qu’une attention toute
particulière soit portée sur certains points « névralgiques
», notamment :
-
Les assemblages (boulonnages, soudages) afin de se prémunir contre
leurs risques de rupture brutale, qui conduiraient à la ruine de
l’ouvrage par effondrement ;
- Les phénomènes d’instabilité élastique
(flambement, déversement, voilement), qui amplifient considérablement
les contraintes dans les pièces et qui sont particulièrement
redoutables en construction métallique, du fait de l’utilisation
de pièces de faible épaisseur et de grand élancement.
Ce texte prémonitoire
(rappelons qu'il a été écrit en 94) devrait être
lu par toutes les personnes qui croient encore que le WTC7 a subi une
démolition contrôlée... Il est révélateur
et décrit en deux phrases tous les phénomènes qui
ont pu être observés à grande échelle lors
des attentats du 11 septembre 2001.
Pour finir, je mets à
disposition un document
conçu par Mark Roberts et qui recense tous les mensonges qui
ont pu être véhiculés à propos du WTC7...
ENQUETE DE LA BBC
Un documentaire de la BBC
a aussi été réalisé sur le sujet pour une
enquête très poussée, très complète.
A voir absolument, disponible
en version anglaise. La parole est donnée aux conspirationnistes
mais tout est démonté de A à Z. Durée 1 heure.
EMISSION L'OBJET DU SCANDALE
Façade éventrée
et incendie très violent
Un effondrement silencieux et en deux temps
Commentaires
La première vidéo permet de montrer que la façade
Sud du WTC7 a été éventrée lors de la chute
de la tour Nord et que les feux qui s'y sont développés
étaient extrêmement violents, contrairement à
ce qu'on voudrait essayer de nous faire croire.
La deuxième vidéo
montre qu'il n'y a eu aucun bruit d'explosion peu avant ou pendant l'effondrement.
De plus, la ruine s'est produite en deux temps : d'abord un effondrement
interne prouvé par la chute de l'élément en toiture
et les bris de vitrages, ensuite la façade externe. Ces deux faits,
établis de façon incontestable, sont totalement
incompatibles avec une démolition contrôlée.